Le grand dévoilement

 


L'évangile du jour : Matthieu 10, 24-33

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Il suffit que le disciple soit comme son maître, et le serviteur, comme son seigneur. Si les gens ont traité de Béelzéboul le maître de maison, ce sera bien pire pour ceux de sa maison. Ne craignez donc pas ces gens-là ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps (σῶμα) sans pouvoir tuer l’âme (ψυχὴν)  ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes (ἀνθρώπων), moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »

***

La liturgie offre de poursuivre la lecture du « discours apostolique »  de Jésus à ses disciples (le chapitre 10 de Matthieu), succession de conseils pratiques, d'exigences, d'avertissements et de prédictions quant aux difficultés que va rencontrer l'annonce de la venue prochaine du Royaume, difficultés dont l'évangéliste était déjà témoin.

Le temps du secret et des ténèbres est révolu : les disciples doivent proclamer haut et fort ce que leur maître leur confiait au début en leur commandant de n'en rien dire à personne : révélation en pleine lumière désormais. À quatre reprises, Jésus enjoint ses disciples de « ne rien craindre ».

Si le maître a été traité de Béelzéboul, le prince des démons (cf. Luc 11, 14-23), ses serviteurs doivent s'attendre à être jugés de même par « ces gens-là » que Jésus ne prend même plus la peine de désigner. Ce ne sont pas ceux qui peuvent tuer le corps qu'il faut redouter mais celui qui peut faire périr et l'âme et le corps et il s'agit bien ici de Béelzéboul (ou Satan, diable, etc).

La valeur des hommes aux yeux du Père qui est aux cieux est réaffirmée, comparée, a fortiori, à celle des moineaux.

Le dernier verset renvoie à la scène du Jugement dernier, lorsque le Fils de l'homme, à qui il a été confié, présentera les élus à son Père. Ici, Jésus fait de la fidélité à sa personne, reconnue et annoncée, le critère d'élection alors qu'en Matthieu 25, le Christ en Roi de gloire se sera tenu, anticipé, dans la figure du prochain aimé et secouru.



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