Glaive romain
L'évangile
du jour : Matthieu 10, 34-11, 1
En
ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne pensez pas que je
sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu
apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme
de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère
: on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui aime
son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui
qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne
de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause
de moi la trouvera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui
m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un
prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de
prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même
un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa
qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa
récompense. »
Lorsque Jésus eut terminé les instructions qu’il
donnait à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et
proclamer la Parole dans les villes du pays.
***
Jésus
souffle le chaud et le froid sur ses disciples. Après les paroles
d'encouragement qui précèdent ces versets, il y a eu ces paroles
(10, 32-33) par lesquelles Jésus fondait le jugement dans les cieux
sur l'attitude prise par rapport à sa personne même.
Ici, le discours se
radicalise et se fait christocentrique à l'extrême même si, in
fine, celui qui accueille Jésus accueille « Celui qui l'a
envoyé », périphrase pour nommer le Père. Loin d'apporter la
paix, la venue de Jésus provoque, par le glaive qui tranche et sépare, une crise généralisée,
générationnelle entre parents et enfants, et domestique au sein
des maisonnées. Cette crise doit contribuer à faire désigner qui est
digne de Jésus : il s'agit en effet de le préférer, lui, Jésus, à tout
autre, de choisir la croix, de le suivre au risque de se perdre pour
trouver la vie. La fin du passage, et notamment l'anecdote – qui
n'en est pas une – du verre d'eau fraîche, annonce la fameuse
séquence sur le Jugement dernier (Mt 25, 31-46) qui précède
immédiatement le récit de la Passion.
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