Douze
L’évangile du jour (Marc 3, 13-19)
Jésus gravit la montagne, et il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui, et il les fit (epoihsen) Douze pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer prêcher (khrussein) avec le pouvoir d’expulser les démons. Donc, il les fit Douze : Pierre – c’est le nom qu’il imposa à Simon –, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, le frère de Jacques – il leur imposa le nom de « Boanerguès », c’est-à-dire : « Fils du tonnerre » –, André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d’Alphée, Thaddée, Simon le Zélote, et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.
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Ce récit forme dans l’évangile de Marc un moment fondateur aux yeux de l’Église à venir : celui de « l’institution » - le grec dit « il les fit douze » - des Douze (dwdeka), chiffre qui, écrit en français avec une majuscule, va désormais représenter à jamais le premier cercle des disciples de Jésus, appelés aussi apôtres (apostoloV, « envoyé » en grec) , dont « celui-là même qui le livra », Judas Iscariote.
Le chiffre douze rappelle les douze tribus d’Israël, soit les douze fils de Jacob, renommé Israël dans l'épisode du combat avec l'Ange de Dieu (Genèse 32, 23-33) ; soit dans la symbolique biblique le peuple de Dieu dans sa totalité et bientôt l'Église universelle, nouvel Israël dans une ancienne théologie de la substitution qui prétendait que l'Église chrétienne avait remplacé Israël. Cette idéologie à la base d'une forme d'antisémitisme a été réfutée par la constitution conciliaire Nostra Aetate consacrée au dialogue avec les religions non-chrétiennes (Vatican II). L'alliance entre Dieu et le peuple juif n'a jamais été révoquée, déclaration de Jean Paul II qui doit encore être approfondie dans le cadre du dialogue judéo-chrétien.
Ces hommes, il est écrit qu’ils sont « voulus » par Jésus. Le début de l’évangile de Marc a montré Jésus appelant des hommes au fil de ses premières pérégrinations, Simon et son frère André les premiers. Ces premiers temps ont sans doute permis à Jésus de les observer, de les mettre à l’épreuve et de confirmer qu’il ne s’est pas trompé dans ses premiers choix. Eux non plus, qui ont suivi Jésus. Même s’agissant de celui qui sera le « fils de la perdition », Judas Iscariote, préempté par l’histoire du Salut en marche.
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