De la mort à la vie
L'évangile du jour : Matthieu 8, 18-22
En ce temps-là, Jésus, voyant une foule autour de lui, donna l’ordre de partir vers l’autre rive. Un scribe s’approcha et lui dit : « Maître, je te suivrai partout où tu iras. » Mais Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » Un autre de ses disciples lui dit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Jésus lui dit : « Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts. »
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Je cite souvent ce texte lors d'obsèques. Et en tant qu'officiant, je l'ai toujours à l'esprit. Il devrait à lui seul arracher les chrétiens à toute fascination mortifère pour la croix ; nous délivrer de la conception heideggérienne de cet être-pour-la-mort que nous serions dès la naissance, comme si nous allions de la vie à la mort. Alors que le Christ nous propose justement le chemin inverse, de la mort à la vie. C'est l'offre qu'il fait à Nicodème, qui se demande alors s'il peut rentrer dans le sein de sa mère pour renaître (Jean 3, 4). C'est l'invitation plus brutale qu'il lance à ce disciple, de se désolidariser de la mort et des morts, pour le suivre, vers la vie, vers Lui, le Vivant. Le sens de la vie, c'est d'aller de la mort à la vie.
On peut admettre aussi que le Fils de l'homme, ce double eschatologique de Jésus, n'aura pas où reposer la tête. Mais l'autre jour, dans l'épisode de la tempête apaisée, les disciples avait mis un coussin sous la tête de leur maître qui dormait au fond de leur barque. Tant qu'on a l'Époux (Marc 2, 19), soignons-le...
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