La porte des brebis
L'évangile du jour : Jean 10, 1-10
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La liturgie propose aujourd'hui le début du chapitre 10 de l'évangile de Jean qui précède celui lu hier. On peut s'interroger sur la logique de ce découpage qui brise la dynamique d'un texte parabolique, où Jésus entreprend de s'auto-révéler, en trois paliers, à travers la symbolique du berger. Jésus suggère d'abord qu'il n'est pas un étranger, sinon nul ne le suivrait. Mais sa pédagogie est trop progressive, trop symbolique pour les Pharisiens qui ne comprennent pas où il veut en venir avec son histoire de voleur, de brebis et de sortie de l'enclos.
Il faut donc qu'il en passe par le « moi, je suis », ἐγώ εἰμι en grec, si caractéristique de l'évangile de Jean, et fasse accéder ses auditeurs à un deuxième palier : « je suis la porte des brebis », la porte par laquelle il faut passer, pour entrer et sortir, entrer pour échapper au bandit ou au loup, et sortir pour trouver un pâturage. Toute vie est sans doute commandée par ces deux mouvements, aussi nécessaires l'un que l'autre, le repli et l'avancée au large, au-delà de la communauté.
Vient ensuite, le texte qui a été lu hier et qui suit celui d'aujourd'hui, où Jésus se présente pleinement comme le « bon berger », présentation qui parachève cette parabole, forme rare chez Jean, proposée juste après la guérison de l'aveugle-né (Jn 9).
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