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Page du Novum Testamentum Graece et Latine de Nestle-Aland (1964)

L’évangile de mardi : Matthieu 5, 17-19

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir (katalusai), mais accomplir (plhrwsai). Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi avant que tout soit arrivé. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

***

Ce passage interdit sans doute à jamais de découpler le Second testament du Premier.

Ce fut la tentation - jugée comme une hérésie - de Marcion, qui affirma que la phrase « je ne suis pas venu abolir mais accomplir » avait été écrite par des « judaïsants » et que le Christ aurait dit au contraire « je ne suis pas venu accomplir mais abolir ».

Il reflète sans doute les tensions au sein de la première communauté chrétienne entre des juifs convertis qui voulaient rester fidèles à la Loi (et notamment à la circoncision) et des chrétiens issus du monde païen qui recevaient le Christ dans sa nouveauté radicale, désarrimée du judaïsme rabbinique naissant. Sans être formellement rejetés, beaucoup de « ces plus petits commandements » issu du judaïsme sont sans doute tombés progressivement dans l’oubli. Et les autres ont été réinterprétés non pas dans le sens d’une suppression mais dans celui d’une observance plus profonde et non plus ostentatoire.

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