« On vous a dit... moi, je vous dis »
L’évangile : Matthieu 5, 20-26
En ce temps-là, Jésus disait à
ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des
scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Vous
avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et
si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je
vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en
jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc,
lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton
frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va
d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec
lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et
qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant
d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »
Par une série d’antithèses « On
vous a dit…moi je vous dis » Jésus ose modifier la Loi que Dieu a dictée à
Moïse. Pourtant il vient de dire (Mt 5, 17) qu’il n’était pas venu pour l’abolir mais pour l’accomplir
et cet accomplissement réside peut-être dans le fait qu’il rend plus
intérieures les exigences attachées aux préceptes qu’il commente. Ainsi il
prohibe non seulement le meurtre (extérieur) mais en amont du meurtre la colère
(intérieure) ; le geste (extérieur) de l’offrande doit être précédé d’un
mouvement (intérieur et extérieur) de réconciliation avec le frère ; avant
de requérir à un juge, extérieur aux parties, il vaut mieux tâcher de se
réconcilier, de l’intérieur, avec son adversaire.
Dans tous ces passages, Matthieu
suggère que l’éthique du nouveau législateur est supérieure à celle de Moïse.
Jésus légifère, souligne Raymond E. Brown, « avec la totale assurance du Dieu
du Sinaï ».
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