"Voici mon serviteur"

 

guérison de l'homme à la main désséchée, mosaïque byzantine

L'évangile du jour : Matthieu 12, 14-21

En ce temps-là, une fois sortis de la synagogue, les pharisiens se réunirent en conseil contre Jésus pour voir comment le faire périr. Jésus, l’ayant appris, se retira de là ; beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous. Mais il leur défendit vivement de parler de lui. Ainsi devait s’accomplir la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé en qui je trouve mon bonheur. Je ferai reposer sur lui mon Esprit, aux nations il fera connaître le jugement. Il ne cherchera pas querelle, il ne criera pas, on n’entendra pas sa voix sur les places publiques. Il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, jusqu’à ce qu’il ait fait triompher le jugement. Les nations mettront en son nom leur espérance.

***

Juste après que Jésus a guéri un homme à la main desséchée, en pleine synagogue et, circonstance aggravante, le jour du sabbat, les Pharisiens qui ont subi la double démonstration de la puissance de Jésus, pratique et théorique, se concertent en vue de le faire périr. Devant cette menace, qui ne va aller que croissant, Jésus se replie, poursuit son œuvre de guérison mais, conscient que la tension monte sur sa personne, recommande à celles et ceux qui recouvrent la santé de ne pas s'en vanter, les menaçant, même. Peine perdue, on l'imagine bien. Matthieu, toujours soucieux de montrer que l’œuvre du rabbi accomplit les Écritures, glisse une longue citation d'Isaïe (Is 42, 1-4), qui reprend celle entendue au baptême de Jésus (Mt 3, 17) en l'adaptant. Le droit, la Loi de Yahvé, chez Isaïe, devient ici le jugement (κρίσις).

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