Qui est le premier et le plus grand ?

 

La requête de la mère des fils de Zébédée, Pietersz, MBA, Dunkerque

L'évangile du jour : Matthieu 20, 20-28

En ce temps-là, la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. » Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

***

Voulait-il ménager la susceptibilité de Jacques et Jean ? Toujours est-il que c'est par leur mère que l'évangéliste fait porter leur demande : siéger l'un et l'autre aux côtés du Maître, dans son Royaume. Il y a eu sans doute au départ un malentendu sur ce mot, « royaume », qu'on l'écrive avec ou sans majuscule. Dans la Palestine occupée par le colonisateur romain, beaucoup aspiraient à la libération et beaucoup ont dû entendre dans ce mot, qui brillait de tous ses feux, le dessein d'une souveraineté reconquise. Face à la question de la mère, Jésus cingle les trois, mère et fils, avec leur propre ignorance : « vous ne savez pas ce que vous demandez ». Oui, ils ignorent tout, et du Royaume et de la coupe qu'il faut boire pour y accéder. Quant aux sièges qui nous y attendent, le Fils avoue lui aussi son ignorance, qui n'est sans doute pas feinte : le Père ne lui en a rien dit.

Évidemment, les autres disciples ne manquent pas de s'indigner vertueusement devant le comportement des fils de Zébédée et de leur mère. Occasion pour Jésus de leur délivrer une autre leçon, à l'usage de ce monde-ci, dont les disciples ne doivent pas emprunter les us et coutumes, et notamment pas les travers du pouvoir tel qu'il s'y joue. Il balaie d'un revers de la main deux notions si prégnantes dans notre société : le « premier », le « plus grand » allouant par avance ces places-là à celui ou celle qui se sera fait esclave ou bien serviteur, non par calcul, mais à l'exemple du Fils.

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