Un sacré cœur

 


Thomas l'incrédule, Le Caravage, 1601

L'évangile du jour : Jean 19, 31-37

Jésus venait de mourir. Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.
Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que l’Écriture fût accomplie (πληρωθῇ): 'Aucun de ses os ne sera brisé.' Un autre passage de l’Écriture dit encore : 'Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.'

***

L'Église catholique fête aujourd'hui 7 juin le Sacré-Cœur de Jésus. Cette dévotion, dans laquelle Sainte Marguerite-Marie Alacoque s'est particulièrement illustrée, repose en grande partie sur ce passage de la crucifixion où un soldat s'assure de la mort de Jésus d'un coup de lance dans le côté (plutôt que de lui briser les jambes) : de ce côté sort de l'eau et du sang, deux fluides qui vont symboliser rapidement dans la mystique chrétienne, tantôt ensemble tantôt séparément, la vie – l'eau - donnée en surabondance par le Christ comme prix – le sang - de son sacrifice. Étrangement, toute la peinture religieuse d'inspiration chrétienne représente cette plaie sur le côté droit de Jésus. Est-ce afin de laisser son cœur intact, libre d'être ouvert « au gré » de Marie sa mère, selon l'étonnante prière à Notre-Dame du Sacré-Coeur d'Issoudun, dans la version que m'en a léguée Albertine Foulonneau, ma grand-mère maternelle, en me faisant à l'âge de 2 ans « associé » à son Archiconfrérie ?

Jean a ici le souci de montrer qu'il a vu et qu'il est donc un témoin oculaire authentique de la mort de Jésus et il prend soin d'étayer son témoignage sur les Écritures que les conditions de la mort de Jésus accomplissent en plénitude.



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