La lampe du corps
L'évangile du jour : Matthieu 6, 19-23
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est limpide (ἁπλοῦς) ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! »
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Où est notre cœur ? Là où est notre trésor. Mais où est notre trésor ? Avons-nous mis notre cœur au bon endroit ? C'est à voir, peut-être.
Primat d'un organe, l’œil, qui commande le corps entier. Comme si Jésus avait anticipé l'hégémonie à venir des images sur nos sens. L’œil « limpide », c'est l’œil simple, sain, intact, que nulle intention n'a encore corrompu. C'est la fenêtre par laquelle la lumière inonde le corps où elle combat les ténèbres. Un thème gnostique se glisse ici dans l'évangile de Matthieu, l'opposition entre la lumière et les ténèbres, qui inaugure celui de Jean. Cette lumière commande le regard posé sur les êtres. Ainsi, Matthieu a déjà prévenu : l'homme qui regarde une femme pour la désirer commet l'adultère en son cœur (Mt 5, 28) et cet œil qui pourrait le faire tomber, il vaut mieux pour lui qu'il l'arrache et le jette loin de lui ! (5,29) Plus étonnant : les ténèbres extérieures ne sont que le reflet de nos ténèbres intimes, alors qu'on pourrait penser l'inverse. « Courage, j'ai vaincu le monde », dira Jésus (Jean 16,33), qui en est la lumière qui éclaire chaque être.
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