La fugue

 

Jésus au Temple parmi les docteurs, Gustave Doré

L'évangile du jour : Luc 2, 41-51

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert (ὀδυνώμενοι) en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père (ἐν τοῖς τοῦ πατρός μου) ? [plutôt que « chez mon Père », dans la traduction liturgique] » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur (ἐν τῇ καρδίᾳ αὐτῆς) toutes ces choses dites (τὰ ῥήματα ταῦτα).

***

Après nous avoir invités hier à célébrer le « Sacré-Cœur de Jésus », la liturgie propose aujourd'hui de fêter le « Cœur immaculé de la bienheureuse Vierge Marie ». L'épisode retenu pour illustrer cette fête est la fugue de Jésus lors de la fête de la Pâque à Jérusalem, telle que Luc la rapporte dans son « évangile de l'enfance ». Le récit est connu. Après la fête, les parents repartent persuadés que Jésus se trouve dans la caravane des pèlerins. Au bout d'une journée, ne l'ayant pas revu, ils repartent à Jérusalem, où ils le cherchent et le retrouvent au Temple, le troisième jour. Sa mère lui reproche de s'être éclipsé sans prévenir ses parents et évoque sa souffrance. Et lui ne comprend pas, ou fait semblant de ne pas comprendre cette souffrance d'une mère, cette inquiétude de parents, opposant au père qui l'a cherché un autre Père auprès duquel il se doit d'être. À leur tour, ses parents ne comprennent pas ce qu'il leur dit. Mais Marie garde toutes ses paroles dans son cœur, non loin du sein où le Verbe s'est fait chair.

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