Du disciple à l'apôtre

 

L'évangile du jour : Matthieu 10, 7-13

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L’ouvrier (ἐργάτης) , en effet, mérite sa nourriture. Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ. En entrant dans la maison, saluez ceux qui l’habitent. Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne vers vous. »

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Le chapitre 10 est parfois appelé « discours apostolique » de Jésus. Il décrit la condition à venir des missionnaires du Royaume des Cieux, sans masquer les difficultés que ceux-ci vont rencontrer sur leur route.

Jésus vient d'appeler ses disciples (μαθητὰς)  pour leur transmettre l'autorité (ἐξουσία) qu'il exerce lui-même sur les « esprits impurs » à l'origine de toutes les maladies (10,1). Par cette transmission, il veut transformer ses disciples qui jusqu'ici le suivaient, en envoyés, c'est le sens du mot « apôtres » (en grec ἀποστόλος) (10,2), qui désormais le précéderont. Jésus choisit de démultiplier l'annonce du Royaume qu'il ne peut plus assumer seul, tant son succès est grand.

Lorsque Matthieu écrit son évangile, les résistances au message évangélique et les persécutions contre les adeptes de la Voie sont une réalité. Il décrit là les conditions difficiles de la mission des successeurs des premiers apôtres. Le dénuement, qui inspirera beaucoup plus tard un François d'Assise, est alors de règle car chacun de ces envoyés, littéralement invité à être un va-nu-pieds, est digne d'être nourri et accueilli au seul nom de Jésus Christ.