« Ta parole est la vérité »
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L'évangile du jour : Jean 17, 11b-19
Père saint, garde-les en ton nom, eux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j'étais avec eux, c'est moi qui les gardais en ton nom ; ceux que tu m'as donnés, j'ai veillé sur eux, et aucun d'eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de la perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie.
Mais maintenant je vais à toi, et je dis ces choses étant dans le monde, afin qu'ils aient ma joie accomplie en eux.
Je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les préserves du mal.
Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
Sanctifie-les dans la vérité ; ta parole est la vérité (ὁ λόγος ὁ σὸς ἀλήθειά ἐστιν) .
Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie (ἁγιάζω) moi-même, afin qu'eux aussi soient sanctifiés en vérité.
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Le chapitre 17 de l'évangile de Jean est souvent désigné sous le nom de « prière sacerdotale », adressée par Jésus à son Père et qui commence par « [Jésus] levant les yeux au ciel dit » . Cette prière précède immédiatement l'arrestation de Jésus, qui inaugure sa Passion.
Il prie d'abord pour sa glorification, plus exactement pour la glorification de son Père à travers Lui. Dans un deuxième temps – c'est ce passage – il prie pour ceux que le Père lui a donnés.
Toute cette prière souligne l'unité extraordinaire du Père et du Fils dans l'ordre de l'être : « tu es en moi et moi en toi » (17, 21), intimité qui rappelle celle affirmée dans le prologue : « le Fils unique, qui est dans le sein du Père » (1, 18) et même unité dans l'ordre de l'avoir : « tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi » (17, 10).
Et elle détaille le rapport au monde (kosmos, κόσμος) du Fils et de ceux que le Père lui a donnés. Le mot « monde » est répété 18 fois au long des 26 versets du chapitre 17. Jésus est venu « dans le monde » mais ni lui ni ceux que le Père lui a donnés ne sont « du monde », qui les a pris en haine. Jésus ne prie pas pour que le Père retire les disciples du monde, puisqu'au contraire il les y a envoyés (17, 18), mais qu'il les y préserve du mal, puisque Satan est « le prince du monde ».
Surtout, Jésus demande à son Père de « sanctifier » ceux qu'Il lui a confiés. Ce « devenir saint » qu'est la sanctification n'est pas chez Jean un processus de moralisation de l'existence. C'est dans la vérité qu'elle s'opère et c'est la parole qui nous plonge dans la vérité sanctifiante, source de l'Un et de toute union.
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