L'heure de la femme
(source : Facebook)
L'évangile du jour : Jean 16, 20-23a
« Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie. La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain* soit né au monde. Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera. En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. »
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Au moment de l'Ascension, les disciples ont sans doute éprouvé ce pincement au cœur qui mêlait la joie d'avoir retrouvé le Christ ressuscité au sentiment d'abandon que provoquait son départ. D'autant que, de disciples, ils étaient faits apôtres; de suiveurs, ils devenaient envoyés, n'ayant plus la perspective de revenir auprès du Maître pour se réassurer. Jésus les avait avertis, au seuil de sa Passion, avec ce verset, micro-parabole de la tristesse et de la joie humaines, portées par celles de la femme enceinte qui accouche.
Y a-t-il plus beau verset dans toute la Bible que celui-ci ? De quelle femme Jésus avait-il eu pareille confidence ? De sa mère, au moment où, croyant avoir perdu son fils, elle le retrouve dans le Temple au milieu des docteurs de la Loi et se remémore sa joie de l'avoir mis au monde pour qu'il y brille comme l'étoile de sa naissance ? Quoiqu'il en soit, Jésus, qui « connaissait lui-même ce qui était dans l'être humain » (Jn 2, 25) fait pour ses disciples, de cette « heure de la femme », le modèle et la matrice de toute expérience humaine : l'attente, l'épreuve, la souffrance qui se change en joie, d'avoir ajouté de la vie au monde.
* on notera ici que le traducteur liturgique s'est enfin décidé à traduire le mot grec anthropos (ἄνθρωπος) par "être humain" (et non plus "homme")
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