Pentecôte

 

Le miracle de la Pentecôte, Constantin Prévost, 1842

Du livre des Actes des apôtres (Ac 2, 1-11)

Quand arriva le jour de la Pentecôte [au terme des cinquante jours après Pâques], ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint (πνεύματος ἁγίου) : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.

Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »

***

Ce qui s'est passé à la Pentecôte ne ressortit plus au champ des évangiles mais à celui plus large des écrits néo-testamentaires, épîtres de Pierre, Paul, Jacques, Jean et Jude et singulièrement, en ce jour, les Actes des apôtres, récit des premiers temps de ce qui va devenir l'Église de Jérusalem, avant qu'elle ne devienne universelle. Récit qui fait suite à l'évangile de Luc, son « premier livre » (πρῶτον λόγον) , et qui est adressé à un certain Théophile (Ac 1, 1)

Pentecôte est un mot vide qui ne désigne rien en soi, si ce n'est le laps de temps – cinquante jours - qui sépare la Passion de Jésus Christ de ce moment où les disciples reçoivent une force surnaturelle qui va faire d'eux des apôtres. Les suiveurs - on dirait aujourd'hui followers - deviennent des envoyés. Ils étaient derrière Lui, ils passent devant Lui. La Pentecôte, c'est la résolution d'une attente. La force, c'est l'Esprit saint, que Jésus avait promis en même temps qu'il annonçait son départ prochain, on l'a vu dans l'évangile de Jean ces derniers jours.

L'arrivée de l'Esprit saint est décrit par Luc comme un phénomène physique accessible aux sens : un « bruit venu du ciel », semblable à un « coup de vent violent », des « langues de feu » qui se partagent et se posent sur chacune des personnes présentes, rassemblées autour de Pierre, dont l'autorité est déjà manifestée : les Onze, des femmes autour de Marie, la mère de Jésus, des frères de Jésus et peut-être davantage puisqu'il est question au chapitre qui précède d'une réunion de « cent vingt personnes environ », qui ont procédé à l'élection du remplaçant de Judas parmi les Douze, Matthias.

La conséquence la plus immédiate de cette effusion de l'Esprit est le don des langues étrangères, la glossolalie, qui étonne tous les Juifs présents à Jérusalem et venus de la diaspora méditerranéenne. L'universalisation de la bonne nouvelle se joue à cet instant, la malédiction de Babel qui avait divisé les nations ne résistera pas à la force de l'Esprit saint, pour accomplir la prophétie de Jean le Baptiste : « toute chair verra le salut de Dieu. » (Lc 3, 6)

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