L'inconnu du point du jour
L'évangile du jour : Jean 21, 1-14
En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
***
Ce récit, une scène de retrouvailles au bord du lac de Tibériade, est un appendice, une addition manifeste à l'évangile de Jean puisqu'il suit une première conclusion (Jn 20, 30-31) qui sera reprise juste après (Jn 21, 24-25). Tout s'y passe comme si les disciples ne savaient encore rien de la résurrection.
Un homme attend sur le rivage, au lever du jour. Des pêcheurs – ils sont sept disciples dans la barque, défaits par la mort de Jésus, entraînés par un Pierre lesté de ses reniements - qui ont jeté leurs filets en vain toute la nuit. Ils l'ont sans doute aperçu mais ne le reconnaissent pas. Cet inconnu leur demande quelque chose à manger. Ils n'ont rien à lui donner. Mais sur son conseil, bref et précis, ils jettent encore une fois leur filet et cette fois ça marche ! Le « disciple que Jésus aimait » reconnaît Jésus à ce signe et le dit à Pierre, qui se rhabille pour... se jeter à l'eau !
Quand ils arrivent, celui qui n'avait rien - ou est-ce Pierre surgi de l'eau en avance sur ses compagnons ? - a déjà tout préparé : le feu de braise, le pain, le poisson qui cuit déjà...
Quelqu'un a-t-il vraiment compté les poissons de cette pêche miraculeuse ? Les exégètes se sont évidemment acharnés à trouver une explication symbolique au nombre 153 mentionné par Jean, scrutant ses multiples propriétés mathématiques.
La liturgie a coupé le texte de sorte que la scène reste en suspens ; les disciples savent que l'inconnu n'est autre que Jésus mais n'osent le nommer. Épuisés par leur nuit de labeur, stupéfiés de revoir leur rabbi en vie, ils mangent en silence avec celui qui leur partage une nouvelle fois le pain et le poisson. Comme avant, comme si rien ne s'était passé...
Commentaires
Enregistrer un commentaire