Le pain de vie (II)
L'évangile du jour : Jean 6, 35-40
Jésus leur dit : « Moi, je suis le pain de la vie (ὁ ἄρτος τῆς ζωῆς). Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas. Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle (ζωὴν αἰώνιον) ; et moi, je le relèverai (ἀναστήσω) au dernier jour (ἐν τῇ ἐσχάτῃ ἡμέρᾳ). »
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Jésus est « le pain de vie ». Le symbolisme eucharistique amorcé dans le récit de la multiplication des pains qui ouvre le chapitre 6 va être développé. En mettant cette affirmation dans la bouche du prophète galiléen, Jean affirme que le Fils est, en personne, en sa personne, la révélation de la vie par le Père.
Il invite à deux mouvements distincts : venir à lui, qui implique une démarche physique, dans l'espace ; et croire en lui, qui est de l'ordre de la foi. A chacun de ces mouvements correspond une récompense distincte : ne plus avoir faim, ne plus avoir soif.
Jésus ne se vante pas d'avoir attiré par lui-même celleux qui viennent à lui : iels sont un don du Père et c'est encore à la volonté du Père que se soumet le Fils quand il accueille les invité.es que son Père lui envoie. De ceux-là, qui sont venus à Jésus pour voir en lui le Fils et qui croient en lui, Jésus s'engage à n'en perdre aucun.
Il y a un doublon apparent dans sa promesse : a-t-on vraiment besoin de ressusciter un être déjà doté de la vie éternelle ? Pour cela, il faut considérer que le don maintenant de la « vie éternelle » n'affranchit pas de la mort plus tard mais qu'il emporte avec lui une double promesse, celle, dès maintenant, d'une autre vie, d'une vie superlative et celle, « au dernier jour », du relèvement qu'est la résurrection.
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