La marche sur les eaux

Jésus marche sur l'eau, Gustave Doré

 

L’évangile du jour : Jean 6, 16-21

Le soir venu, les disciples de Jésus descendirent jusqu’à la mer. Ils s’embarquèrent pour gagner Capharnaüm, sur l’autre rive. C’était déjà les ténèbres, et Jésus n’avait pas encore rejoint les disciples. Un grand vent soufflait, et la mer était agitée. Les disciples avaient ramé sur une distance de vingt-cinq ou trente stades (c’est-à-dire environ cinq mille mètres), lorsqu’ils virent Jésus qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Alors, ils furent saisis de peur. Mais il leur dit : « C’est moi. N’ayez plus peur. » Les disciples voulaient le prendre dans la barque ; aussitôt, la barque toucha terre là où ils se rendaient.

***

Suite. Après avoir nourri la foule qui l’avait suivi pour l’écouter. Jésus s’est retiré, seul. Ses disciples sont habitués et ne l’attendent pas pour repartir en barque sur l’autre rive, vers Capharnaüm, où les attendent la maison de Pierre. Il fait déjà nuit, le vent souffle et le lac de Tibériade est agité. Les disciples rament. C’est alors qu’ils aperçoivent Jésus qui marche sur la mer (τὸν Ἰησοῦν περιπατοῦντα ἐπὶ τῆς θαλάσσης), pour les rejoindre. Le reconnaissent-ils ? Pensent-ils plutôt qu’il s’agit d’un fantôme, d’une créature surnaturelle qui défie ainsi les lois de la pesanteur ? Toujours est-il qu’ils sont effrayés. Jésus se fait reconnaître et les rassure. C’est alors que la barque touche la rive et Jésus aussi.

Il y a peu de scènes où Jésus transgresse les lois de la nature sous les yeux de ses disciples, transgression dont leur frayeur est le plus sûr indice. Cette marche sur les eaux en est une. Elle place Jésus maître des flots à l’égal d'un nouveau Moïse fendant la mer Rouge devant les Hébreux. Pour Jean, le Christ est vraiment Seigneur de l'univers.

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