D'une rive à l'autre

 

Lac de Tibériade vu du mont des Béatitudes

L’évangile du jour : Jean 6, 22-29

[Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer].Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez (Ἐργάζεσθε) non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

***

La première phrase de ce texte n’appartient pas à l’évangile de Jean. Elle est un résumé de ce qui précède pour ceux qui prendraient l’évangile en route. Dans sa brièveté, ce résumé est presque comique, d’un comique qu’on qualifierait « d’exagération » Jésus vient de nourrir cinq mille hommes et il a marché sur l’eau !

Le texte décrit d’abord un chassé-croisé entre Capharnaüm qui est sur la rive occidentale du lac de Tibériade et « l’autre rive » où les foules avaient suivi Jésus qui les avaient nourries, cet endroit où « l’on avait mangé du pain après que le Seigneur eut rendu grâce », à la fois répétition de la Cène unique du Jeudi saint et rappel pour l’évangéliste de tous les repas célébrés depuis en mémoire du Seigneur, dans l’attente de son retour.

D’une rive à l’autre, Jésus et ses disciples semblent jouer à cache-cache avec les foules qui les poursuivent, par terre et par mer, à pied ou en bateau, selon les moyens de chacun. Ils le croyaient encore sur l’autre rive et ils le retrouvent à Capharnaüm sans comprendre « quand » il est arrivé là –peut-être voudraient-ils surtout savoir « comment » -  puisqu’il n’a pas pu emprunter l’unique barque disponible, celle des disciples repartis sans lui.

En les retrouvant, Jésus les incite à « travailler » : notre « travail » essentiel, c’est de croire en sa personne, en tant qu'elle est l'œuvre de celui qui l'a envoyée, qu'elle est Dieu même à l'œuvre en son Fils dans le monde. Cette foi est la nourriture essentielle et impérissable. Ici s'amorce le discours sur le « pain de vie » qui va suivre.

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