Souccot
L’évangile du jour : Jean 7, 1-2.10.14.25-30
1Après
cela, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car
les Juifs cherchaient à le tuer. 2La fête juive des Tentes était
proche. 10Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem pour la fête,
il y monta lui aussi, non pas ostensiblement, mais en secret.
14On
était déjà au milieu de la semaine de la fête quand Jésus monta au Temple ; et
là il enseignait. 25Quelques habitants de Jérusalem disaient alors :
« N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ? 26Le voilà qui parle
ouvertement, et personne ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment
reconnu que c’est lui le Christ ? 27Mais lui, nous savons d’où il
est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. » 28Jésus,
qui enseignait dans le Temple, s’écria : « Vous me connaissez ? Et vous savez
d’où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui
qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas. 29Moi, je le connais
parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. »
30On
cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure
(h wra) n’était pas encore
venue.
***
La fête juive des Tentes (Souccot) commémore les quarante
années passées au désert sous la protection de Yahvé. C’était au temps de Jésus
l’une des trois fêtes qui faisait monter les Juifs à Jérusalem.
Le passage retenu par la liturgie, une partie du chapitre 7,
a été « saucissonné », raison pour laquelle les numéros des versets
retenus sont indiqués dans le corps du texte. Il est préférable de lire le
chapitre en intégralité pour y comprendre quelque chose. Par exemple, entre le
verset 2 et 10, l’évangéliste noue un dialogue entre Jésus et ses frères qui l’incitent
à ne plus agir « en secret » (en
kruptw) et à se « manifester au monde » (fanerwson seauton tw kosmw). Lui leur répond
que « son temps (kairoV) n’est pas
encore accompli », incitant ses frères à monter sans lui à Jérusalem. Où finalement
il va les rejoindre « en secret » (en
kruptw). Pour se « manifester » puisqu’il prend le risque,
assumé, d’enseigner à nouveau au Temple, se posant à nouveau comme « envoyé »
(o pemyaV me).
Dans tout l'évangile de Jean sourd une tension permanente entre un temps ((kairoV), cette durée au contenu existentiel, dont Jésus semble vouloir maîtriser jusqu'au bout l'accomplissement, et l'heure (wra) qui va s'imposer à lui, celle où le Fils de Dieu va être livré.
Dans ce chapitre, quoique la sélection opérée l’élude, la
menace vitale qui pèse sur Jésus est répétée, au premier verset, puis par Jésus
lui-même au verset 19 : « Pourquoi voulez-vous me tuer ? »,
interrogation à laquelle ceux qui l’écoutent opposent un déni « un démon
te possède. Qui veut te tuer ? ». Jean montre combien la personne
de Jésus fait l’objet d’un jugement controversé dans le peuple rassemblé à
Jérusalem. « Il est bon » (agaqoV)
pour les uns, alors que d’autres pensent qu’il « égare (plana) la foule ».
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