L'onction de Béthanie
L’évangile
du jour : Jean 12,1-11
Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus.
Or,
Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle
répandit le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la
maison fut remplie de l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un de ses
disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n’a-t-on pas
vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des
pauvres ? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était
un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y
mettait. Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon
ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous
ne m’aurez pas toujours. »
Or,
une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non
seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé
d’entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare,
parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.
Ça
y est, nous y sommes ! En ce lundi 25 mars 2024, nous entrons dans la
Semaine sainte. Hier, dimanche des Rameaux, nous avons revécu dans les églises,
en brandissant nos branches de buis bénis par le prêtre, l’entrée de Jésus dans
Jérusalem, juché sur un ânon, monture ô combien modeste pour un Roi de Gloire,
et nous avons lu la Passion selon le même Marc, récit décliné par les quatre
évangélistes et qui constitue le cœur des évangiles, battant dans l’attente que
le Père relève son Fils d’entre les morts, le troisième jour.
Le premier évangile proposé cette semaine est celui dit de l’onction de Béthanie, rapporté par les quatre évangélistes, mais dans des contextes différents. Alors que dans les synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), la scène se déroule lors d’un repas donné par un certain Simon - dit "le lépreux" par Matthieu et Marc et "le Pharisien" par Luc - et qu’une femme, qualifiée de "pécheresse" par Luc, vient répandre sur la tête de Jésus un parfum précieux, chez Jean, Jésus se trouve chez ses amis, Lazare qu’il a réanimé miraculeusement et ses sœurs Marthe et Marie, et c’est Marie, celle qui était déjà aux pieds du Seigneur pour l’écouter tandis que Marthe s’agitait en cuisine (cf. Luc 10, 38-42), qui verse un parfum coûteux sur les pieds de Jésus, qu’elle essuie avec ses cheveux.
À
noter que contrairement à l’imagerie artistique qui s’est développée autour de
ce moment, il n’est jamais question dans aucun des évangiles de Marie de
Magdala, Marie-Madeleine, qui sera le premier témoin arrivé au tombeau vide, au
matin de Pâques. Les représentations de la scène rapportée par Jean sont rares,
au contraire de celles des synoptiques.
Une
fois encore, Jésus prend la défense de Marie et de son geste, que critique
Judas. Là où Judas voit une dépense inutile et plaide, hypocritement, la
défense des pauvres, Jésus salue les prémices de son embaumement futur. Car il sait
que, revenu à Jérusalem pour la troisième fois, il ne va pas échapper à cette
mort, inéluctable, vers laquelle il marche déjà, même en ce moment de
retrouvailles avec ses amis. Cette séquence prépare directement sa mise au tombeau.
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