Un signe venant du ciel ?
L’évangile du jour : Marc 8,
11-13
En ce temps-là, les pharisiens
survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve (peirazonteV autou), ils cherchaient à obtenir
de lui un signe venant du ciel (semeion
apo tou ouranou). Jésus, gémissant dans
son esprit, dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen,
je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il
les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive.
***
Toutes les manifestations de
force de Jésus, exorcismes, guérisons, ne suffisent pas aux Pharisiens pour
emporter leur foi. Ils réclament un « signe » qui viendrait du ciel,
c’est-à-dire qui manifesterait plus clairement l’action de Dieu et le pouvoir
qu’aurait Jésus de la susciter. Ce rabbi qui combat la maladie et les démons n’est-il
pas lui-même un démon ? Ils tentent régulièrement d’imputer à Satan les
pouvoirs qu’il exerce sur ses envoyés démoniaques, imputation dont Jésus ne cesse
de démontrer
le caractère absurde.
En refusant un signe de la puissance divine à cette génération, Jésus n’annonce-t-il pas, en creux, qu’il réserve
un signe d’une tout autre nature à la suivante ? Il pressent peut-être
déjà, devant toutes les résistances qu'il rencontre, qu’il aura à mettre sa vie dans la balance pour que naisse la Foi.
C’est plus évident dans les
parallèles matthéen (Mt 16, 4) et lucanien (Lc 11, 29) de ce passage. Jésus
ajoute que cette génération n’aura pas d’autre signe que celui de Jonas, ce
prophète qui, tentant d’échapper à Yahvé, passa trois jours dans le ventre d’un
gros poisson avant d’être rejeté sur le rivage et vers la mission qu’il devait
accomplir à Ninive. Les premiers chrétiens voyaient dans Jonas et son aventure
sous-marine une figure annonciatrice du Christ revenu le troisième jour du
séjour des morts. L’évangile de Marc, plus primitif, ne rapporte pas ce qui est
lu chez Matthieu et Luc comme une annonce, encore voilée, de la résurrection.
Commentaires
Enregistrer un commentaire