Trop, c'est trop.

 

Barque sur le lac de Tibériade, tirage albuminé, Félix Bonfils, vers 1880

L’évangile de Marc 8, 14-21

En ce temps-là, les disciples avaient oublié d’emporter des pains ; ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque. Or Jésus leur faisait cette recommandation : « Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! » Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains. Jésus s’en rend compte et leur dit : « Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pains ? Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur endurci ? Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas ! Vous ne vous rappelez pas ? Quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq mille personnes, combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? » Ils lui répondirent : « Douze. – Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ? » Ils lui répondirent : « Sept. » Il leur disait : « Vous ne comprenez pas encore ? »

***

Après la seconde multiplication des pains, les Pharisiens sont venus à Jésus lui demander « un signe venant du ciel » ! Comme si celui qu’il venait d’accomplir ne leur suffisait pas ! Il les a plantés là, sans doute un peu excédé, pour monter en barque avec ses disciples et voilà que ceux-ci s’inquiètent de ne pas avoir assez de pain ! Alors que Jésus essaie de les mettre en garde contre le « levain » des Pharisiens et d’Hérode, dont il pressent la menace croissante. Ce levain pourrait désigner le potentiel de nuisance de ceux-ci, leur capacité à faire se « lever » leurs partisans contre Jésus et celleux qui le suivent. Trop, c’est trop.

C’est pourquoi les disciples se prennent une « engueulade » en règle, où Jésus dénonce successivement leur veulerie, leur manque d’intelligence et de cœur, leur cécité, leur surdité et leur mémoire de poisson rouge. La coupe déborde. Et de leur rappeler les deux multiplications des pains qui auraient dû les rassurer : avec Jésus, ils n’avaient pas à craindre de mourir de faim !

Jésus prend alors conscience qu’entre l’hostilité grandissante de l’establishment et l’incompréhension de ses disciples, malgré les signes de puissance qu’il a accomplis, rien ne va plus. L’évangile de Marc va changer de ton et pour ainsi dire basculer, avec la première annonce de la Passion (Mc 8, 31-33) qui suit la profession de foi de Pierre à Césarée de Philippe : « Tu es le Christ » (Mc 8, 30).

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