Des faces de Carême
L’évangile du jour :
Matthieu 9, 14-15
En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste
s’approchèrent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les
pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur
répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant
le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur
sera enlevé ; alors ils jeûneront. »
***
Dans l’évangile de Matthieu, cette interpellation de Jésus par des disciples de Jean suit immédiatement l’appel de Matthieu, un collecteur d’impôt, et un repas où Jésus a mangé avec ses disciples en compagnie « de publicains et des pécheurs », ce que des Pharisiens sont venus reprocher aux disciples. Jésus les a entendus et leur a répliqué qu’il n’était « pas venu appeler les justes mais les pécheurs. » (Mt 9, 13).
Cette deuxième controverse qui s’enchaîne ne concerne plus les fréquentations
douteuses de la « bande à Jésus » mais leur pratique – ou plutôt leur
absence de pratique – du jeûne. Jésus répond avec son habileté coutumière. Et même,
en comparant ses disciples aux compagnons d’un époux en pleines noces, il s’amuse
de ses détracteurs et de leurs faces de Carême. Non, ce n’est pas le temps du
deuil, qui viendra bien assez tôt. En annonçant que l’époux sera un jour « enlevé »
aux disciples, Jésus glisse une discrète annonce de sa mort. Mais dans le temps
présent qui est le seul qui compte, que la fête continue !
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