« Lève-toi et marche »

Guérison d'un paralytique, Gustave Doré

 

L’évangile du jour (Marc 2, 1-12):

 

Quelques jours après la guérison d’un lépreux, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison. Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole.

Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »

Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements ? Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. » Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde.

Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. »

 ***

L’évangile de Marc démarre en trombe. Jésus guérit à tour de bras tous ceux qui l’implorent, pardonnant les péchés, s’associant aux pécheurs, s’entourant de disciples qui ne jeûnent pas et enfreignent les interdits du sabbat. Les pharisiens, les scribes sont choqués par ce rabbi, dont la popularité ne cesse de croître alors qu’il s’assoit avec désinvolture sur toutes les pratiques religieuses en usage : de ce choc va naître un complot ourdi avec les partisans d’Hérode.

Dans ce passage, Jésus utilise un argument rhétorique, une démonstration a fortiori imparable, qui ne peut qu’irriter davantage ses adversaires. Sachant qu’il est plus facile de dire que de faire, il va montrer qu’il est capable de faire – guérir le paralytique – pour justifier qu’il a aussi le pouvoir de dire – « tes péchés te sont remis » et que la « puissance » (dunamiV) dont il est investi en tant que Fils de l’homme, son mystérieux double eschatologique, donne à sa parole une vertu performative dans les deux cas : le pardon des péchés et la guérison de la maladie. Celui qui peut dire « lève-toi et marche » peut aussi dire « tes péchés te sont remis ». CQFD.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Une foi par jour

« Ta parole est la vérité »

Talitha koum !