Le baptême du Seigneur

 

Le baptême du Christ, Paolo Veronese, 1580

Les textes du jour célèbrent « le baptême du Seigneur » (Marc 1, 7-11) :

 

En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

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Dieu a de la joie depuis qu’il a un fils d'homme. Et il veut confirmer cette joie par un geste qu’il a confié au Baptiste. Nul ne sait quel appel a reçu Jésus pour qu’il vienne de Nazareth jusqu’à Jean. Aux dires de Luc, le Baptiste serait un cousin, du moins le fils d’Elisabeth, la cousine de Marie. Quels liens ont lié ces faux-jumeaux, séparés de six mois de vie ? Il y a une familiarité, une histoire préalable entre eux, dont on ne sait pas grand-chose. Comment se fait-il que l’ascète du désert, vêtu de peaux de bête et qui se nourrit de sauterelles et de miel sauvage ait cette admiration sans bornes pour le fils bien sage du charpentier de Nazareth ? On ne nous a pas tout raconté. Mais enfin le voilà, ce Jésus qui commence sa vraie vie « en remontant de l’eau » et en ayant cette vision des cieux qui s’ouvrent devant lui, d’une colombe qui fond sur lui, blanche comme neige, comme l’amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père, diront plus tard les théologiens pour matérialiser la troisième personne divine : l’Esprit, qui vient l’habiter de la joie du Père, impossible à contenir dans un seul homme. C’est cette joie qui va le jeter sur les routes, pour annoncer le royaume des cieux, jusqu’à ce que l’eau se mêle au sang, en témoignage ultime de l’amour de ce Père reçu un jour au bord du Jourdain. Comme l'écrit saint Jean dans sa première lettre (1 Jn 5, 7-8) : « ils sont trois qui rendent témoignage, l'Esprit, l'eau et le sang et les trois n'en font qu'un. »