« D'où cela lui vient-il ? »

Jésus dans la synagogue de Nazareth

 

L’évangile du jour (Marc 6, 1-6)

En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.

***

Le retour à Nazareth du fils prodige suscite étonnement et scepticisme chez ceux qui l’ont connu.  Il restera toujours un grand blanc dans la biographie de Jésus, celle des années de formation, car il paraît exclu de lui prêter la science infuse et les pouvoirs quasi-magiques que certains écrits apocryphes lui ont attribués, dès la naissance. Ils confinaient à un merveilleux que le canon des Ecritures a sagement écarté. Le roman d'apprentissage de Jésus manquera à jamais.

« De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? » demande Nathanaël à Philippe lorsque celui-ci veut lui présenter Jésus (Jean 1, 46). A-t-il voyagé hors de Palestine, a-t-il fréquenté des communautés juives dissidentes – on pense à Qumrân – a-t-il été disciple de Jean dans son désert ? Mystère. La seule chose de claire, c’est que les évangiles le placent de but en blanc tout armé sur la scène palestinienne, et doté de cette puissance muée en forces de guérison et d’exorcisme qui ne vont pas se tarir, jusqu’à sa mort en croix.

Nul n’est prophète en son pays, qui s’interroge sur le cygne noir qu’il a couvé. On l’a connu charpentier – ce qui n’est pas rien - et il nous revient jeté dans la vie publique, orateur puissant, rompu à la rhétorique des Pharisiens, des scribes et autres docteurs de la Loi, au point qu’il pourrait passer pour un des leurs, spécialiste de la Loi et des prophètes, thaumaturge et exorciste. Personne n’y croit. Un soupçon d’imposture plane sur sa personne. Conséquence : par manque de foi, qui en conditionne la possibilité, Jésus n’accomplit pas de « miracles », mais seulement quelques guérisons, par imposition des mains. Programme minimum. Rejeté par Nazareth, Jésus se rabat sur les villages environnants.


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