« L'autre disciple »
L’évangile du
jour (Jean 20, 2-8) en l'honneur de la saint Jean que l'Église fête aujourd'hui :
Le premier
jour de la semaine, Marie de Magdala courut trouver Simon-Pierre et l’autre
disciple, que Jésus aimait, et elle leur dit : « Ils ont enlevé le Seigneur du
tombeau, et nous ne savons pas où ils l’ont mis. » Pierre sortit donc, et l’autre
disciple, et ils allaient au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais
l’autre disciple courut en avant, plus vite que Pierre et arriva le premier au
tombeau. En se penchant, il aperçoit les bandelettes gisantes ; cependant
il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans
le tombeau ; il aperçoit les bandelettes gisantes, ainsi que le suaire qui était
sur sa tête, non pas gisant avec les bandelettes, mais roulé à part dans un
autre endroit. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le
premier au tombeau. Il vit, et il crut.
***
L’Église fête
aujourd’hui Jean, le frère de Jacques le Majeur et l’identifie à « l’autre
disciple » que Jean l’évangéliste met en scène au matin de la
résurrection, quand Pierre et ce disciple, alertés par Marie de Magdala,
courent « ensemble » au tombeau pour constater le même état de choses :
le vide, des bandelettes gisant à terre et un suaire plié dans un coin. À deux
jours de la Nativité et du festival chatoyant de la crèche mettant en scène la
naissance du Sauveur de l’humanité, la liturgie nous parle déjà du matin de
Pâques. Déjà dans la nuit de Noël, un cantique nous proposait ce raccourci :
« De la crèche au crucifiement, Dieu nous livre un profond mystère ».
Déjà l’absence à accepter pour commencer à croire, déjà ce soudain « circulez
il n’y a rien à voir pour croire » auquel aboutit la course haletante des deux
disciples. Jean court plus vite que Pierre mais n’ose pas entrer avant lui, pas
plus qu’il n’a osé se nommer dans ce passage, autrement que dans cette formule
où il revendique une secrète primauté : « l’autre disciple, que Jésus
aimait ».
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