Saint Jean Baptiste, Léonard de Vinci
L’évangile du
jour (Matthieu 11, 11-15)
En ce temps-là,
Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés
d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et
cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui.
Depuis les
jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux est violenté,
et des violents s’emparent de lui. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont
prophétisé jusqu’à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le
prophète Élie qui doit venir. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
***
Ce passage s’inscrit
dans un long témoignage que Jésus rend à Jean le Baptiste, encore emprisonné,
qui a envoyé deux de ses disciples interroger Jésus : « es-tu celui
qui vient ou en attendons-nous un second ? » (Mt 11, 3). Jésus leur
répond par la description des paroles et des actes par lesquels Isaïe a
identifié le Messie à venir. Il évoque aussi l’autre prophétie, celle de Malachie,
dans ce qui est le dernier livre du Premier testament, attestant par là que Jean est
bien ce messager envoyé « pour préparer la route », qu’il est même « cet
Élie qui doit venir » (Malachie 3, 23). Jean, dernier prophète de l’Alliance
clôt celle-ci pour que s’ouvre le Royaume. Mais cet avènement du Royaume ne se
fait pas sans violence, tel un accouchement. Un passage parallèle de l’évangile
de Luc le résume sans ambages : « Jusqu’à Jean, ce furent la Loi
et les prophètes ; depuis lors le Royaume de Dieu est annoncé et tout y
entre par violence » (Lc 16, 16). L’emprisonnement de Jean le Baptiste
par Hérode et bientôt son exécution en seront un signe comme plus tard l’opposition
croissante à Jésus, à son message comme à sa personne, jusqu’à sa Passion,
annoncée par celle de Jean, où Jésus aura vu un présage de la sienne. Quand
Jésus apprend, des disciples de Jean, que celui-ci a été décapité, Matthieu commente :
« ayant entendu cette nouvelle, Jésus se retira en barque vers un lieu
désert, à l’écart » (Mt 14, 13). Jean était à la charnière de l’ancienne
Alliance et du nouveau Royaume. Jésus sera désormais seul aux portes de ce
Royaume convoité qu’il annonce et qu'il ouvrira définitivement au prix de sa vie.
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