Magnificat

 

Visitation, Le Tintoret

L’évangile du jour est consacré au Magnificat de Marie (Luc 1, 46-56) :

 En ce temps-là, Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

 ***

L’évangéliste insère ici dans son évangile de l’enfance un hymne qui, sous le nom de son premier mot latin, « Magnificat », a connu dans l’histoire de l’art une belle fortune musicale (avec Bach, notamment). Cette action de grâce, Luc l’a calquée sur un texte de l’Ancien testament, le chant de louange d’une autre mère, Anne, dans le premier livre de Samuel (1 S 2, 1-10). Luc a multiplié ces insertions d’hymnes au début de son évangile : le cantique de Zacharie, le père de Jean le Baptiste, le Benedictus (1, 67-78), le Gloria in excelsis des anges de la Nativité (2, 13-14) et le Nunc dimittis de Syméon recevant Jésus au Temple (2, 38-32). Ces hymnes reprennent le thème de la promesse et de son accomplissement.

Marie ayant appris que son fils serait Fils de David et Fils de Dieu rend grâce et convertit immédiatement cette faveur qui lui est faite en bonne nouvelle pour les pauvres et les affamés et en malédiction pour les puissants et les riches. Telle mère, tel fils : Jésus fera de même, quand, après avoir été désigné comme « Fils bien-aimé » par une voix céleste au moment de son baptême, il lancera ses béatitudes et ses malédictions (6, 20-26). Luc instaure donc dans son évangile un parallèle volontaire et saisissant entre Marie et Jésus. 

Dans son Introduction au Nouveau Testament (p. 274), Raymond Brown souligne l’importance qu’a pris pour cette raison le Magnificat à la fin du XXe siècle dans ce qu’on a nommé la théologie de la libération.

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