« La moisson est abondante »
L’évangile
du jour (Matthieu 9, 35 – 10, 1.5a.6-8)
En
ce temps-là, Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages,
enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et
guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi
de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme
des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est
abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la
moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Alors Jésus appela ses douze
disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir
toute maladie et toute infirmité. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec
les instructions suivantes : « Allez vers les brebis perdues de la maison
d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez
les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »
***
Après le « sermon sur la
montagne », Jésus marche. Il « parcourt » (perihgen), écrit Matthieu. En route, dans les
synagogues, il arpente la Galilée et prêche « l’évangile du royaume »
(to euaggelion thV basileiaV). Au
passage, il guérit lépreux, paralytique, fiévreux, possédés, démoniaques, hémorroïsse,
aveugles, etc. Il a laissé derrière lui un sillage de guérisons, de « toute
maladie et toute langueur », que racontent les chapitres 8 et 9 dont le
passage d’aujourd’hui est une sorte de conclusion. Et la conclusion, c’est que Jésus,
soudain, se sent seul devant l’immensité de la tâche, « pris aux tripes »
(esplagcnisqh) devant cette foule accrochée
à sa tunique, devant ces « brebis sans berger », devant cette moisson
sans moissonneurs. Il décide de se démultiplier dans ses disciples. Moment
redoutable où il leur confère les pouvoirs qu’il a reçus de son Père et où il met
entre leurs mains l’annonce du royaume des Cieux, « tout proche ». Seront-ils
à la hauteur ? Immense responsabilité que celle de précéder le Maître, d’être
de bons serviteurs de la Parole entendue, qui, semée au hasard, va peut-être germer
à son tour, croître et embellir ou s’étouffer et mourir, et de rassembler « les
brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 10, 6). De moi, « vous
avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ».
Commentaires
Enregistrer un commentaire