La brebis égarée

 


Icone de Bessarabie (Moldavie), XVIIIe siècle


L’évangile du jour (Matthieu 18, 12-14)

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les 99 autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les 99 qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »

 ***

Il a été question du plus grand dans le Royaume des Cieux. Jésus a placé un enfant au milieu des disciples. Maintenant, il s'agit de savoir ce qui est important. Matthieu ne rapporte pas les réponses des disciples, mais seulement celle de Jésus.

Dans une institution normale, la brebis égarée passerait sans doute par pertes et profits, car il serait jugé prioritaire de continuer à monter la garde autour du troupeau des 99. Mais les critères du Royaume ne sont pas ceux du monde habituel : quantitatifs, majoritaires. Le Royaume est là, il fait irruption avec la folie de ce berger qui, contre toute raison, abandonne le gros de son troupeau, et se livre à la passion de chercher et de retrouver la brebis, l’unique, qui s’est perdue. S’il la retrouve, sa joie éclate comme celle du père au retour du fils prodigue. Et ne faut-il pas songer aussi à la peur, à l’attente et au bonheur de la brebis perdue et retrouvée, qui sont notre peur et notre attente et un jour peut-être notre bonheur ?

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