Immaculée conception

 

L'Annonciation du Cestello, Sandro Botticelli, 1489, Musée des Offices, Florence

L’évangile du jour (Luc 1, 26-38), fête de l'Immaculée conception

En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »

Alors l’ange la quitta.

***

Que l’évangile de l’Annonciation soit lu le jour où l’Église célèbre le dogme de l’Immaculée conception, proclamé par Pie IX le 8 décembre 1854, pourrait faire confondre ce dogme avec celui de la conception virginale de Jésus par Marie, affirmée aussi bien par Matthieu – quoiqu’indirectement à travers la citation d’Isaïe 7, 14 - que par Luc dans ce texte, sous le vocable de parqenon.

L’Immaculée conception ne renvoie pas davantage à une conception virginale de Marie elle-même qui l’aurait rendue à son tour apte à concevoir « sans avoir connu d’homme », comme elle s’en informe en questionnant l’ange Gabriel. Non, en affirmant l’Immaculée conception, l’Église a voulu affirmer que le sein d’où est né le Sauveur, le corps et l’esprit qui l’ont accueilli et élevé, n’avaient jamais connu le Mal, exemptés par une grâce d’exception du péché originel. Marie a été « conçue sans péché », lit-on aussi. Les Orientaux qualifient Marie de panagia, mot grec qui signifie « toute-sainte ».

Les théologiens du Moyen-âge avaient longtemps achoppé sur un problème : si Marie est « toute-sainte », comment le Christ peut-il être son sauveur au même titre qu’il est celui de toute l’humanité ? C’est le théologien écossais Duns Scot qui, au XIIIe siècle, proposa une argumentation théologique tendant à démontrer que Marie avait bénéficié d’une rédemption anticipée de la part de son Fils, celle-là même que l’on nomme Immaculée conception depuis 1854, formule que Bernadette Soubirous affirma, quatre ans plus tard, avoir entendue, dans son patois pyrénéen - que sòi era Immaculada Concepcion - des lèvres mêmes d'aquero« cela », comme elle désignait ce qui lui était apparu à Massabielle.

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