« Élie est déjà venu »
L’évangile du
jour (Matthieu 17, 10-13)
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Ce passage suit immédiatement chez Matthieu l’épisode dit de la « transfiguration », où Jésus est apparu à ses disciples sur une haute montagne, s’entretenant avec Moïse et Élie, tous les trois nimbés de lumière.
Dans l’ensemble des textes qui, à l’époque de Jésus, ne s’appelle ni la « Bible » ni « l’Ancien testament » mais « La Loi de Moïse, les prophètes et les psaumes » (Luc 24, 44), le livre du prophète Malachie annonce l’envoi d’un « messager », d’un « ange de l’alliance » (Ml 3,1), qui prend justement les traits du prophète Élie (Ml 3,23-24), chargé de « ramener le cœur des pères vers leurs fils et le cœur des fils vers leurs pères ».
Jésus affirme qu’Élie n’est plus à attendre, qu’il est déjà venu et n’a pas été reconnu. Il ne nomme pas explicitement le Baptiste mais Matthieu écrit que les disciples comprennent alors par eux-mêmes, malgré les ellipses de Jésus, que celui-ci leur parle de Jean en évoquant la figure prophétique d’Élie. Et Jésus lie le sort de son double, le Fils de l’homme, à celui de Jean qui vient d’être exécuté par Hérode. Ce qui relaie la première annonce de sa passion qu’il a faite à Césarée-de-Philippe (Mt 16, 13-23), par laquelle Jésus s’inscrit dans la destinée tragique des prophètes d’Israël.
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