« Élie est déjà venu »

 

Élie enlevé au ciel sur un char de feu, Giuseppe Angeli, vers 1740, National Gallery of Art, Washington

L’évangile du jour (Matthieu 17, 10-13)

 Descendant de la montagne, les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? » Jésus leur répondit : « Élie va venir pour remettre toute chose à sa place. Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. » Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le Baptiste.

***

Ce passage suit immédiatement chez Matthieu l’épisode dit de la « transfiguration », où Jésus est apparu à ses disciples sur une haute montagne, s’entretenant avec Moïse et Élie, tous les trois nimbés de lumière. 

Dans l’ensemble des textes qui, à l’époque de Jésus, ne s’appelle ni la « Bible » ni « l’Ancien testament » mais « La Loi de Moïse, les prophètes et les psaumes » (Luc 24, 44), le livre du prophète Malachie annonce l’envoi d’un « messager », d’un « ange de l’alliance » (Ml 3,1), qui prend justement les traits du prophète Élie (Ml 3,23-24), chargé de « ramener le cœur des pères vers leurs fils et le cœur des fils vers leurs pères ». 

Jésus affirme qu’Élie n’est plus à attendre, qu’il est déjà venu et n’a pas été reconnu. Il ne nomme pas explicitement le Baptiste mais Matthieu écrit que les disciples comprennent alors par eux-mêmes, malgré les ellipses de Jésus, que celui-ci leur parle de Jean en évoquant la figure prophétique d’Élie. Et Jésus lie le sort de son double, le Fils de l’homme, à celui de Jean qui vient d’être exécuté par Hérode. Ce qui relaie la première annonce de sa passion qu’il a faite à Césarée-de-Philippe (Mt 16, 13-23), par laquelle Jésus s’inscrit dans la destinée tragique des prophètes d’Israël.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Une foi par jour

« Ta parole est la vérité »

Talitha koum !