Vers Noël, d'un avant à l'autre
L’évangile (Marc 13, 33-37), en ce premier dimanche de l'Avent :
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
Ces jours-ci, j’ouvre ma porte et on me propose un calendrier 2024 : Clara notre postière a ouvert le bal, puis l’Harmonie de Bonny, les pompiers, qui viennent après les Scouts (de France et d’Europe…). Je ne sais pas trop ce que je vais faire de tous ces calendriers mais il en est un autre qui s’est glissé cette nuit sous ma porte, sans sonner.
D’hier à aujourd’hui, le temps liturgique nous a fait basculer d’un avant dans l’autre. Hier nous étions encore dans le « temps ordinaire », avec les premiers chrétiens qui attendaient comme nous le retour imminent du Fils de l’homme. Et nous voici dans cet avant particulier qu’on nomme l’Avent, car il contient déjà Celui qui va advenir dans la nuit de Noël. Nous sommes passés de cette foi incertaine dans un avenir au sein duquel il nous était demandé de « veiller » à cette autre veille, l’attente joyeuse d’un événement certain car déjà accompli dans le passé : Noël, la naissance de Jésus.
Il y a une rupture spirituelle intime, qui ressemble à celle que je ressens avec le changement d’heure. Je ne sais si on m'a ajouté ou enlevé quelque chose. Les deux peut-être. Il faut « s’y faire », comme on dit. Le changement d’horizon est soudain. Plus exactement, ce n’est plus cet horizon qui recule au fur et à mesure que je m’avance vers lui, mais c’est lui qui s’est mis en marche vers moi, c’est cet enfant auquel je dois me préparer à ouvrir à nouveau les bras, qui vient vers moi, vers nous, comme chaque année.
Et même si je sais que tout peut m’arriver d’ici au 25 décembre, rien ni personne ne devrait empêcher que Noël 2023 soit fêté par toute la Terre et qu’à cette date, l’horizon du monde se rouvre pour tous les êtres de bonne volonté, tendus à nouveau dans l’attente du royaume des cieux, dans le déjà-là et pas-encore de ce nouveau-né.
Commentaires
Enregistrer un commentaire