L'aveugle de Jéricho
L’évangile du jour (Luc 18, 35-43)
Or il arriva comme il s’approchait de Jéricho, qu’un aveugle était assis au bord du chemin, mendiant. Entendant la foule passer devant lui, il demanda ce que c’était. On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » Ceux qui marchaient en tête lui commandaient de se taire. Mais lui criait encore plus : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je voie. » Et Jésus lui dit : « Vois ! Ta foi t’a sauvé. » À l’instant même, il vit, et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, donna louange à Dieu.
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La dynamique de ce récit lucanien est remarquable. Il débute par la présentation d’une foule et d’un aveugle et se termine par un voyant qui, par sa foi, lui a donné à voir la gloire de Dieu lui-même, la constituant par là-même, de foule (ochlos) informe qu’elle était, en peuple (laos) « donnant louange à Dieu ». L’exégète André Paul commente ainsi ce texte : « à la vérité, il semble que ce soit dans cette création de ‘tout le peuple’, dont la guérison est le signe, que consiste le vrai miracle ». La dynamique interne du texte se manifeste aussi dans la façon dont l’aveugle en appelle à Jésus par trois fois : « Jésus, fils de David » puis « fils de David » pour terminer par le titre le plus élevé : « Seigneur ». Pourquoi Jésus demande-t-il à l'aveugle ce qu'il veut ? La réponse n'est-elle pas évidente ? C'est sans doute qu'il ne pourrait rien pour nous sans qu'une parole vienne articuler notre désir de lui.
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