Une force sortait de lui



L’évangile du jour (Luc 6, 12-19) :

En ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint un traître.

Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus l’entendre et se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs retrouvaient la santé. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force (dunamis) sortait de lui et les guérissait tous.

***

Étonnant ce besoin qu’a Jésus de se retirer dans la montagne pour prier. On aurait pu croire que, puisque le Fils et le Père ne font qu’un, cette union sans séparation rend la prière inutile, voire impossible faute de la distance minimum nécessaire pour qu’une demande, une adoration voire une action de grâce se déploie. Et pourtant, les évangiles témoignent à plusieurs reprises de « la prière de Jésus », à l’écart des foules qui se pressent autour de lui, à l’écart même de ses disciples les plus proches. « Mon Père qui es aux cieux… », est-ce ainsi qu’il parle à son Père, comme il l’a enseigné à ses disciples ? Cette prière personnelle, en secret, deviendra publique et pathétique au mont des Oliviers. « Pour ne pas entrer en tentation » précise-t-il à ses disciples qui vont s’endormir pendant que leur maître se couvre d’une « sueur de sang », symptôme de son abandon et de sa détresse (Lc 23,44) et dont le poète Pierre-Jean Jouve a fait le titre d’un de ses recueils.

Aucune maladie, souffrance ne semble résister à Jésus d’où rayonne une force (dunamis) irrésistible. Cette force est-elle toujours en lui, la prière lui permet-elle de la reconstituer ? Luc évoque dans un autre passage cette force qui sort de Jésus, presque à son insu, pour guérir une femme, souffrant d’un flux de sang, qui n’a fait qu’effleurer son manteau : « Quelqu'un m'a touché, j'ai senti qu'une force était sortie de moi » (Luc 8, 46)

 

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