Les anges


L'ange au sourire, cathédrale de Reims

L’évangile du jour (Matthieu 18, 1-5.10), fête des Saints Anges gardiens

À ce moment là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. »

***

Dans le nouveau calendrier liturgique inauguré en 1969, l’Église catholique a conservé la fête des Saints Anges gardiens et l’a fixée au 2 octobre. Le texte du jour est l’un des rares qui affirme l’existence d’un ange dans le ciel attaché à chaque être humain – ici un enfant - et présent en permanence devant Dieu. Les noms des anges répertoriés dans la Bible contiennent généralement le nom « el » qui désigne Dieu : Michel ou Mickaël (« qui est comme Dieu »), Gabriel (« héros de Dieu »), Raphaël (« Dieu guérit »). L’ange est un envoyé de Dieu, comme dans la séquence de l’Annonciation avec l’ange Gabriel. Si, dans l’imagerie, ils sont représentés avec des ailes, c’est pour pouvoir monter aux cieux et faire la navette entre terre et ciel. On aurait pu penser que le rôle des anges comme médiateurs entre Dieu et nous allait s’atténuer du fait même de l’Incarnation qui a rapproché de nous Dieu le Père en son Fils. Mais c’est bien Jésus lui-même qui réaffirme l’existence des anges dans ce passage de l’évangile de Matthieu. François Dolto affirmait qu’elle avait toujours pu compter sur son ange gardien, l’invoquant fréquemment pour trouver… une place de parking ! Mais l’ange est aussi parfois un « ange de Satan » : c’est ainsi que saint Paul désigne « l’épine dans la chair » dont il souffre et rend grâce à la fois en 2 Corinthiens 12, 7.

Jésus déçoit sans doute ses disciples en leur répondant que « le plus grand » dans le Royaume des Cieux est un petit enfant. Reste à comprendre ce que signifie « devenir comme les enfants ». Nulle infantilisation dans ce commandement. De quelle façon suis-je encore intimement relié au meilleur de mon enfance ?


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