« Rendez à César... »

Il tributo a Cesare - Bartolomeo Manfredi - musée des Offices

L’évangile du jour (Matthieu 22, 15-21) ce 29e dimanche du temps ordinaire

En ce temps-là, les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes la voie de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi me mettez-vous à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

***

Nous sommes dans la dernière partie de l’évangile de Matthieu. Jésus est monté à Jérusalem et il n’en sortira pas vivant, même s’il reste libre de ses mouvements. Matthieu indique qu’après avoir chassé les vendeurs du Temple, il va passer la nuit à Béthanie, peut-être chez Marthe et Marie et leur frère Lazare (Jean 12, 1). Il continue à enseigner au Temple, où son autorité est contestée. Les deux paraboles qui précédent cet échange, celle des vignerons homicides et celle du festin nuptial boudé par les invités, montrent qu’il ne se fait plus d’illusions sur son avenir. Les Pharisiens, du moins ceux qui lui sont hostiles ou jalousent son aura parmi le peuple, cherchent à lui faire tenir des propos qui leur permettraient de le dénoncer aux occupants romains. Le verbe grec traduit ici par « prendre au piège » signifie en fait « prendre au filet ». 

C’est d’ailleurs dans un filet de paroles que les disciples des pharisiens et les partisans d’Hérode tentent d’attirer Jésus. Ils introduisent leur question par une série de flatteries destinée à lui faire baisser la garde : ce dont il n’est pas la dupe. Et la réponse si connue tombe comme une proposition de simple bon sens dans laquelle on peut pourtant voir l’origine de la séparation (qui allait s’avérer si lente !) du spirituel et du temporel, de l’Église et de l’État, au fondement de notre laïcité. Tout ça dans une pirouette ! Dans un autre contexte, religieux, celui de l’impôt annuel dû au Temple, Jésus, tout en se rangeant parmi les « fils » qui devraient en être exemptés contrairement aux « étrangers », fera pour Simon un mini-miracle en forme de plaisanterie pour s’en acquitter (Matthieu 18, 24-27) : autre pirouette devant les fonctionnaires de ce monde.

 

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