Le fils de la veuve de Naïm

 

La résurrection du fils de la veuve de Naïm, Jean-Baptiste Wicar, 1816, PBA de Lille

L’évangile du jour (Luc 7, 11-17)

En ce temps-là, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer, un fils unique de sa mère, et celle-ci était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. » Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.

La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région.

***

On imagine Jésus croisant cette foule endeuillée qui sort de la ville de Naïn, ses disciples se renseignant et lui rapportant cette triste information : non seulement cette femme était déjà veuve, mais c’est son fils unique qu’elle va enterrer. Imagine-t-il sa mère dans la même situation ? Le verbe qu’emploie l’évangéliste pour décrire l’émotion qui s’empare alors de Jésus est très fort. Il dérive du mot grec qui désigne les « entrailles ». « Saisi de compassion » est une traduction édulcorée. Jésus est littéralement « pris aux tripes ». C’est le même verbe qu’utilise Matthieu pour décrire le sentiment qu’éprouve Jésus face à la foule qui l’a écouté et n’a pas de quoi manger (Mt 15, 32, juste avant la multiplication des pains et des poissons) ou quand il les voit « las et prostrés comme des brebis qui n’ont pas de berger » (Mt 9, 36). Ce sont ses « entrailles » qui soulèvent Jésus et le portent vers cette femme à qui il va rendre son fils après l’avoir remis debout, réveillé de la mort. De quoi sommes-nous capables quand nous acceptons nous aussi d’être « pris aux tripes » ?


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