Les petits enfants

Laissez venir à moi les petits enfants, Jacques Hélart, 1717, Musées de Reims

 L’évangile du jour (Matthieu 19, 13-15)

En ce temps-là, on présenta des petits enfants à Jésus pour qu’il leur imposât les mains et priât. Mais les disciples les rabrouèrent. Jésus leur dit : « Laissez les petits enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » Et leur ayant imposé les mains, il partit de là.

***

Cette dilection particulière de Jésus pour les enfants (paidion), leur élection particulière comme candidats naturels au royaume des Cieux est affirmée ici et dans bien d’autres passages des évangiles. À la question des disciples « qui est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » Jésus répond en plaçant un petit enfant au milieu d’eux (Mt 20, 2). Accueillir un enfant au nom de Jésus, c’est accueillir Jésus lui-même (Mt 20, 5). Plus fort encore, accéder au royaume des Cieux nécessite de « devenir comme un petit enfant », ce royaume dont Jésus est la porte d’entrée. Ce qui fait écho à la question que pose Nicodème à Jésus au début de l’évangile de Jean, quand Jésus l’invite à « naître de nouveau » : « comment un homme peut-il naître, étant vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? » (Jn 3, 4). Jésus coupe court au malentendu, figure répétée de l’évangile de Jean : il n’engage pas Nicodème à une régression utérine mais à une naissance « d’eau et d’esprit », posée par l’évangéliste comme préalable à l’accès au royaume des Cieux. Cette formule est sans doute à la fois la trace des premiers baptêmes institués par la communauté primitive et leur justification. 

Voilà le programme d’entrée au royaume : être tel un enfant.


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