La Transfiguration
L’évangile du jour (Matthieu 17, 1-9), dimanche de la Transfiguration
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.
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Ce sont trois disciple initiés, choisis par Jésus, qui sont témoins de cette « métamorphose », littéralement changement de forme en grec, que le latin a rendu par « transfiguratus », traduit en français par transfiguré. « Initiés » car Jésus leur interdit de parler de cette vision collective à quiconque, interdit qui atteste du caractère ésotérique – élection de bénéficiaires de la vision et consigne de secret - de cette séquence.
Cette vision s’inscrit dans la tradition des grandes apparitions de Dieu sur une montagne, dans le Premier testament, on pense à Moïse au mont Sinaï, dont « la peau du visage rayonnait » de s’être entretenu avec Dieu (Exode 34, 30). Mais elle fait aussi écho au baptême de Jésus par Jean puisque, comme aux bords du Jourdain, une voix se fait entendre – la voix même de Dieu - pour affirmer que Jésus est le « fils bien-aimé » de son père.
D’ailleurs dans le passage qui suit, en redescendant de la montagne, Jésus, en réponse à une question des disciples sur le prophète Élie « qui doit venir », évoque à mots couverts Jean le Baptiste, « qui est déjà venu » et n’a pas été « reconnu » : les deux figures prophétiques sont associées, qui relient baptême et transfiguration. Cette fois, des disciples sont témoins de cette voix venue du ciel. Cette réaffirmation de Jésus comme « fils de Dieu » est centrale dans l’évangile de Matthieu, avec cette voix et cette gloire chargées de manifester cette filiation.
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