Le semeur
L’évangile du jour (Matthieu 13, 1-9)
Ce jour-là, sortant de la maison, Jésus s’assit au bord de la mer et se rassemblèrent près de lui des foules nombreuses de sorte qu’étant monté dans une barque il s’assit et toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur parla de beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés le long du chemin, et les oiseaux sont venus les manger. D’autres sont tombés sur des pierrailles, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce qu’ils n’avaient pas de profondeur de terre. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les épines ; les épines ont monté et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Qui a des oreilles, qu’il entende ! »
(traduction revue avec la synopse Benoît & Boismard)
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La « mer », ici, c’est le lac de Tibériade, en Galilée. La maison est peut-être celle de Pierre, dont Jésus a guéri la belle-mère (en Mt 8, 14). Nous sommes sans doute à Capharnaüm où vit Pierre, ou dans une autre des villes du bord du lac, que Jésus a invectivées, car en dépit des miracles qu’il y a accomplis, elles n’ont pas fait pénitence (en Mt 11, 20-24). C’est alors une scène qui se répète dans les évangiles : Jésus « sort », aussitôt des foules se pressent autour de lui et il doit monter dans une barque, d’où il peut s’adresser à elles, restées sur le rivage.
Ce passage inaugure une longue séquence de l’évangile de Matthieu, une succession de paraboles – mot grec signifiant « comparaison » - qui entendent illustrer par une courte histoire ce qu’est le Royaume des cieux, sur le modèle « le Royaume des cieux est semblable à… ». Ici, c’est un semeur qui « sort » pour semer, comme Jésus lui-même vient de « sortir ». « Qui a des oreilles, qu’il entende ! » suggère que l’auditeur ne doit pas s’en tenir à la lettre du récit mais doit l’interpréter. Jésus est le semeur, les grains sont la parole qu’il dispense et la terre, les foules qui l’écoutent. Les fruits produits par ces graines varient selon les conditions du « terrain », en clair les dispositions intérieures, spirituelles de chacun·e, son ouverture à la parole entendue, sa profondeur, la place qu’il réserve à cette parole de sorte que d’autres discours ne viennent pas l’étouffer.
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