Le signe de Jonas

 

Enluminure de Diurnal de René II de Lorraine

L’évangile de lundi (Matthieu 12, 38-42)

En ce temps-là, quelques-uns des scribes et des pharisiens adressèrent la parole à Jésus : « Maître, nous voulons voir un signe venant de toi. » Il leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe, mais, en fait de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas. En effet, comme Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même au cœur de la terre trois jours et trois nuits. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que cette génération, et elle la condamnera ; en effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. »

***

Des « signes », son entourage, les foules qui le pressent, ceux qui veulent le piéger, ne cessent d’en réclamer à Jésus. Dans les évangiles, ce mot-là, semeion, est plutôt l’apanage de Jean. Il désigne chez lui ce que trois autres évangélistes nomment dunamis, que l’on a traduit en français par « miracle ». Ainsi, lorsque Jésus change l’eau en vin aux noces de Cana, il accomplit un « signe » selon saint Jean. Il y en a sept dans son évangile. Sept « miracles » au sens des trois synoptiques, Matthieu, Marc et Luc.

Jésus ne fait pas de miracles sur commande. Et ici il renvoie ses interlocuteurs aux pelotes. Sa réponse est nourrie de références au premier Testament : au livre du prophète Jonas qui raconte les déboires de celui qui ne voulait surtout pas être prophète et qui fuya en vain l’appel de Yahvé jusqu’à se retrouver avalé pendant trois jours par un gros poisson, allusion claire à la résurrection « au troisième jour » ; au premier livre des Rois (1 R 10), dans le même Testament, qui raconte la visite de la reine de Saba au roi Salomon et son émerveillement devant la sagesse du grand roi, qui élucida toutes les questions qu’elle lui soumit.

Ainsi, Jésus est plus grand que Jonas, prophète malgré lui, et plus grand que le grand roi  Salomon - « il y a bien plus ici » formule répétée deux fois - lui le serviteur des serviteurs.


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