Le sabbat

David et les pains de proposition, Ferdinand Elle l'Ancien (1580


L’évangile du jour (Matthieu 12, 1-8) :

En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers les champs de blé ; ses disciples eurent faim et ils se mirent à arracher des épis et à les manger. Voyant cela, les pharisiens lui dirent : « Voilà que tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! » Mais il leur dit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ? Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l’offrande ; or, ni lui ni les autres n’avaient le droit d’en manger, mais seulement les prêtres. Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ? Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple. Si vous aviez compris ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont pas commis de faute. En effet, le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

***

Le permis et le défendu. Il y a toujours quelqu’un pour vous rappeler la différence. Jésus, qui n’a jamais voulu abolir la Loi, mais plutôt l’accomplir (Mt 5, 17-19) trouve ici l’occasion de préciser sa pensée, en prenant deux exemples. Il puise le premier dans la Torah : David lui-même, le grand roi d’Israël, a autrefois a violé la Loi avec ses compagnons, l’épisode est rapporté par le premier livre de Samuel (1 S 20, 2-7). Les prêtres eux-mêmes, n’est-ce pas un comble, ajoute Jésus, d’exercer ce jour-là leur rôle dans le Temple, manquent aujourd’hui au repos du sabbat, ce repos sacré de Yahvé au septième jour de la Création du monde. Dans l’Église catholique, ils ne travaillent jamais autant que le dimanche ! 

Jésus, qui a déjà affirmé sa supériorité personnelle sur le Temple – « détruisez-le, je le rebâtirai en trois jours » (Jean 2, 19) - se place encore ici comme Seigneur de l’Univers au-dessus de Tout. Ce seigneur miséricordieux rompt avec le monde sacrificiel de ses coreligionnaires. Et c’est son double mystérieux, d’aucuns disent eschatologique, « le Fils de l’homme », évoqué par lui seul à quatre-vingt deux reprises dans les évangiles, qui s’affirme ici « maître du sabbat ». Car « le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » rapporte l’évangéliste Marc dans le passage parallèle à celui-ci (Marc 2, 23-28).


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